TRANSITION – Body Electric est né d’un désir de confrontation douce : faire dialoguer la pointe et la musique électro. Deux univers que l’on oppose souvent, tant dans leur esthétique que dans ce qu’ils convoquent symboliquement. La pointe porte une histoire, une rigueur, une verticalité héritée de la tradition. L’électro, elle, traverse le corps autrement, impose une pulsation intérieure, une énergie continue qui ne laisse aucun répit. Mettre ces deux langages en regard, c’était accepter la tension qu’ils génèrent, mais aussi la richesse de ce qu’ils peuvent produire ensemble.
Dans cette pièce, le corps devient un espace de circulation. Il reçoit l’onde musicale, la transforme, la canalise. La pointe ne cherche pas à dominer la musique, pas plus que l’électro ne cherche à effacer la danse classique. Elles coexistent, se frottent, se répondent. Le mouvement naît de cet équilibre instable, de cette nécessité d’écoute permanente. Rien n’est décoratif. Tout engage le corps, l’attention, la présence.
Le choix du clair-obscur s’est imposé naturellement. Il accompagne cette idée de transition, de passage. La lumière révèle par fragments, puis se retire. Le corps apparaît, disparaît, se redessine. Comme dans tout processus de transformation, il y a des zones visibles et d’autres plus enfouies. Le clair-obscur permet de ne pas tout dire, de laisser au spectateur un espace d’interprétation, tout en soulignant la physicalité du geste et la densité de l’instant.
TRANSITION – Body Electric ne cherche pas à affirmer une forme définitive.
C’est un état, un moment du parcours. Une manière d’explorer ce que le corps devient lorsqu’il accepte de se laisser traverser par d’autres énergies, d’autres rythmes, d’autres tensions. Entre tradition et modernité, entre contrôle et lâcher-prise, cette pièce s’inscrit dans un cheminement plus large : celui d’un rapport au mouvement qui évolue, qui se transforme, et qui continue d’interroger ce que signifie danser aujourd’hui.